9ème RCP l'équipe des Chuteurs Opérationnels

Le vert est allumé depuis plusieurs secondes. Le leader penché à la portière essaie de distinguer le balisage du sol. Ce n’est pas un petit travail à 4000m d’altitude de repérer une lampe clignotante. Le pilote du Transall se dirige sur cette petite zone où un « contact » au sol doit nous permettre d’arriver sur un point du terrain assez dégagé pour éviter au maximum l’accident. 

L’équipe, répartie aux deux portes de l’avion, se presse derrière les deux premiers en position. Les lampes des bras et des jambes sont allumées et clignotent. A la clarté des veilleuses de l’appareil, les lunettes sur le nez, tout cela est un peu impressionnant. Le trou noir de l’extérieur, les gaines tirant sur les reins, cet instant d’attente est pénible, le courant d’air glacé nous enrobe tel un manteau. 

Enfin le leader aperçoit son signal au sol, après une ou deux corrections de l’axe, l’équipe se presse au maximum. Le leader se retourne et hurle le GO traditionnel. Nous ne l’entendons pas mais nous nous retrouvons à l’extérieur en moins de 2s. 

Chacun cherche le leader des yeux et s’applique à ne pas le perdre de vue. La vitesse s’accentue, les lunettes s’écrasent sur le visage. Après une minute ou plus de chute, le moment d’ouvrir arrive, les yeux guettent l’altimètre, tous les pépins s’ouvrent dans un bruit sec à des altitudes différentes. Les lampes s’éteignent, excepté celles du chef d’équipe dont nous essayons de nous rapprocher au maximum. La masse noire du sol s’approche, les gaines sont larguées. Dès l’arrivée au sol, le regroupement sur le chef d’équipe s’effectue rapidement. La mission opérationnelle commence. 

Depuis quelques années le 9ème RCP possède son équipe de chuteurs opérationnels. A quoi sert donc cette équipe qui disparait souvent avant les manœuvres ? Voilà en détail le travail de de l’équipe composée uniquement de cadres, du Lieutenant au caporal.

 Les missions sont variées. Cela va de la reconnaissance d’itinéraire, que les compagnies doivent emprunter après le regroupement, aux recherches d’objectifs ou de passages en terrain difficile. Les sauts en zone isolées, pour rejoindre et marquer la ZS en vue du largage du régiment, font partie également de notre travail. Toutes des missions peuvent s’accompagner de destruction d’objectifs, renseignements sur l’ennemi, marquage, poser d’assaut. Voici les principales missions demandées.

 Ce travail intéressant demande cependant une technique au sol et dans les airs. Pour cette première, pas de problème, chaque équipier connaît son travail, chacun possède une spécialité : opérateur radio, spécialiste commando, destructions, corps à corps, montagne. Au sol le travail devient une mission commando : souplesse, rapidité, endurance discrétion. La condition physique est indispensable.

 Pour la phase chute, le stage de deux mois à l’Etap permet d’arriver à un niveau suffisamment élevé (CAP1 = BF5). Après la phase chute individuelle, les équipes sont formées, les sauts avec gaine commencent, l’aisance en chute est plus difficile ; la discipline d’ouverture, surveillée par des instructeurs au sol, exclut toute fantaisie. Cette instruction permet de former des équipes cohérentes, prêtes à accomplir les missions demandées.

 Pour faire partie de cette équipe, il faut aimer la chute, mais surtout être un combattant capable d’effectuer des missions difficiles. 

En espérant vous avoir intéressé par ces quelques lignes d’information, nous souhaitons que notre équipe de chuteurs opérationnels s’agrandisse.


Crédit texte et photos  : Marcel n° 462

Année 74 / 75 Ltn De CLAUZADE leader chef d'équipe