
texte du Col (er) Philippe GUSSE n° 965
Chaque parachutiste porte dans son cœur le souvenir des faits d’armes et des théâtres d’opérations qui ont forgé l’esprit des troupes aéroportées : Sainte-Mère-Église, Arnhem, l’Indochine ou encore l’Algérie.
C’est souvent l’évocation de ces épisodes héroïques et tragiques qui conduit un jour à servir sous le béret rouge, pour devenir l’héritier d’une histoire faite de courage, de sacrifices et d’engagement.
Comme beaucoup de mes frères d’armes, je nourrissais depuis longtemps le désir de me rendre à Dien Bien Phu (DBP), ce lieu chargé d’une mémoire collective si particulière. La cuvette reste en effet le symbole d’un affrontement héroïque, d’un drame absolu dont les combattants parachutistes demeurent les figures les plus marquantes.
Les 17 et 18 octobre 2025, mon rêve est devenu réalité lorsque l’avion a entamé sa descente vers l’aéroport, construit exactement sur l’ancien aérodrome de l’époque.

Un parcours chargé d’émotion Mon cheminement m’a conduit sur plusieurs sites emblématiques, chacun ravivant des souvenirs puisés dans les lectures, les récits et les témoignages

Recueillement devant la stèle dédiée aux soldats français tombés dans la cuvette

Découverte du musée de la bataille, dont la fresque panoramique à 360° impressionne autant qu’elle rappelle la présence constante d’une propagande aux accents soviétiques

Crapahut sur le point d’appui Eliane 2, très bien conservé par les Vietnamiens : tranchées, blockhaus principal, le char « Bazeilles », la stèle des contre-attaques françaises (où figurent notamment le 6°BPC de Bigeard, le 1er RCP, le 1er BEP), ainsi que le cratère laissé par la charge explosive utilisée lors de l’assaut final.


Visite du PC enterré du général de Castries, d’où il dirigea la bataille jusqu’au bout.


Pause devant le pont Bailey sur la Nam Youn, ultime obstacle naturel avant la chute du PC français.


Vue panoramique de la cuvette depuis le Point d'Appui Dominique, dominé par un imposant monument vietminh de style soviéto-chinois.

Enfin, pour mieux comprendre l’ensemble du contexte, visite du PC du général Giap, enfoui dans la forêt primaire à une vingtaine de kilomètres au nord de DBP.



J'ai porté le badge de l’ACOPS tout au long de ce périple en mémoire des combattants de Dien Bien Phu, nos grands anciens sacrifiés dans une terrible bataille sans doute perdue d’avance, avec dans la tête cette citation de Victor Hugo : « Le souvenir, c’est la présence invisible »